Comme prévu (depuis peu), nous voilà de retour dans la Cordillère Blanche au Perou. On vous avait dit que c'était notre coup de cœur péruvien alors voilà on en voulait encore ! Préparation de l'ascension du Pisco : De retour dans les montagnes après 2 jours sur la côte c'est presque un retour à la case départ niveau acclimatation. Mais cette fois ça a été , une première nuit à 2400 puis on est monté à 3400 dans un village près de Huaraz. Ici nous avons rencontré Ignacio ou Nacho ou super guide. C'est lui qui sera notre guide pour l'ascension du Pisco. Le Pisco est un glacier dont le sommet culmine à 5752 m d'altitude. Nous nous sommes donné ce dernier défi Sud Americain avant le retour à Santiago, ça promet ! Lac Llaca - 4400 m :
Avant de se lancer dans une ascension pareille, il faut continuer l'acclimatation c'est pourquoi nous sommes allés dormir à 4400 mètres à côté du lac Llaca. C'était une sacrée aventure pour le rejoindre , l'ambuvan a encore été mise à rude épreuve sans l'ombre d'une difficulté. Décidément on la garderait bien, les séparations vont être dures. N'y pensons pas , Go Go Go 😄
La lagune était super jolie, les couleurs étaient plus sombres que celles visitées auparavant dans la Cordillère mais le glacier plongeant dans le lac se détachant en iceberg rendait l'espace incroyable. Nous avons fait le tour de la lagune , et la respiration n'était pas à son maximum ... et dire qu'on va être 1300 mètres plus haut dans seulement 2 jours !
Nous avons battu notre record d'altitude pour la nuit et c'était une belle réussite. Mis à part un petit mal de tête nous avons réussi à dormir , victoire après 8 mois en Amérique du Sud ! 🍾
Organisation avec Nacho notre guide : Le lendemain nous avions rendez vous avec Nacho pour organiser l'expédition : programme , location du matériel et ravitaillement. Ce jour là, les voisins francais au camping nous on appris qu'il y a quelques semaines il y avait eu une grave avalanche sur un glacier faisant plusieurs morts. Nacho nous l'a confirmé en précisant que le van stationné à côté de nous dans le jardin était celui d'une voyageuse slovaque décédée lors de l'avalanche sur l'Alpamayo , un des sommets difficile de la Cordillère. Les glaciers de la Cordillère Blanche sont mis à rude épreuve , ce sont les glaciers les plus équatoriens appelés aussi glaciers tropicaux, la fonte est rapide entraînant facilement des avalanches. En réalité , l'ascension du Pisco est peu dangereuse, l'une des moins difficile de la Cordillère Blanche, Nacho se veut rassurant... J'avoue que ca m'a tout de même bien travaillé avant le départ. De Huaraz à Yungay au parc Huascaran : Le lendemain après avoir pris un bain de foule dans les minibus bondés nous sommes arrivés à Yungay et avons pris un taxi pour le parc Huascaran. Sur le chemin nous avons rencontré des locaux avec qui nous avons échangé 10 minutes. Ils nous ont raconté le tremblement de terre de 1970 ayant fait environ 50 000 morts dans la région. De gros morceaux de glaciers se sont effondrées, faisant déborder les lacs et détruisant et inondant les villes se trouvants dans la vallée. Se voulant réconfortant il nous a indiqué qu'un gros tremblement de terre n'avait lieu qu'environ tous les 50 ans ... euh merci mais ce n'est pas rassurant du tout ! 😳 les glaciers tropicaux et les tremblements de terre fréquents, décidément la région est belle mais plutôt dangereuse. Allé ne nous faisons pas de film, profitons du calme et de la nature à l'état pure, c'est parti nous débutons l'ascension avec beaucoup d'excitation.
Jour 1 : grimpette jusqu'au refuge - 4675m : La première étape jusqu'au refuge était courte mais éprouvante. Nous avons grimpé 1000 m de dénivelé en 2h30 avec un souffle bien limité par l'altitude. Maintenant on comprend pourquoi Nacho prévoit 7h d'ascension pour les prochains 1000 mètres.
Au refuge nous avons fait la connaissance de la super équipe gérant et animant de lieu. La bonne humeur était au rendez vous à 4675 m d'altitude ! On a profité de la merveilleuse vue sur les sommets de la Cordillère Blanche et observé longuement le Pisco, "dire que demain matin on sera tout là haut". Le repas fut servi à 18h, en plus d'être ultra sympa, l'équipe est composée de fins cordons bleu. C'était délicieux.
Entre l'excitation et le fait qu'il ne soit que 19h, il nous fut impossible de trouver le sommeil. Pourtant à 23h30 lorsque nous aurions pu commencer notre nuit il a bien fallut se lever, enfiler l'équipement et y aller. L'équipe du refuge avait préparé un mot pour les 27 ans de Quentin avec écrit "Joyeux Anniversaire" en toutes les langues, des amours ! La journée commençait bien.
Jour 2 : ascension au sommet du Pisco - 5752 m : Zone rocheuse jusqu'à 4900 m : Nous étions tellement heureux que la fatigue ne pourra jamais nous gagner. On a débuté la marche à 00h30 d'un pas très lent pour s'économiser un maximum jusqu'à l'arrivée au pied du glacier. Nous avons traversé la "Morena", la zone qui faisait partie du glacier il y a quelques années et qui est désormais recouverte de rochers. C'était plutôt casse gueule puisque nous n'avions que la lampe frontale pour deviner ou poser les pieds. Nous sommes arrivés à 2h40 au pied du glacier et le froid commençait à être de plus en plus vif. Le temps de se préparer, mettre les crampons, préparer les cordes de sécurité, nous avions eu le temps de geler sur place, surtout les doigts ! Pourquoi monter le glacier la nuit ? La raison est liée à la très faible température la nuit et donc à la consistance dure de la glace facilitant la progression sur le glacier. De plus, lorsque le soleil commence à taper, la glace se transforme et les avalanches sont plus fréquentes rendant l'ascension plus dangereuse.
Glacier jusqu'au sommet - 5752 m : Le premier pas sur le glacier était chargé d'émotion, nous étions tellement heureux et impatients d'atteindre son sommet. Dans la nuit, séparés les uns les autres par 6 m de corde, nous avancions lentement en silence sur cette énorme montagne. Loin d'être très technique, le Pisco est à la porté de tous les amateurs pour une première expérience d'alpinisme. Il faut cependant être sportif et résister à la haute altitude. Certaines montées étaient plus difficiles et nous utilisions les piolets pour accrocher la parois mais rien d'insurmontable. Je me souviens d'une montée compliquée sur la fin où le guide nous a demandé de ne pas nous arrêter , elle était corsée car la fatigue nous gagnait et le vent était fort. Une fois passée on y était presque ! Le jour commençait à se lever et c'était incroyable, le plus beau levée du soleil jamais vécu. Une ligne orange vif entourait le flan des montagnes. Nous commencions à voir le décor époustouflant nous entourant , c'était magique. Arrivée au sommet , l'émotion nous a clairement envahie, quelques larmes ont coulées sur le glacier ! Nous étions si fières d'avoir réussi et de vivre un tel spectacle. On comprend pourquoi le Pisco est le plus beau mirador de la Cordillère Blanche, la vue est imparable sur de nombreux sommets !! Ce jour là restera gravé et en plus c'était les 27 ans de Quentin qui a donc soufflé sa bougie à 5752 m. Enfin le vent s'est approprié la fête ne laissant aucune chance à Quentin ! 😅 Un anniversaire comme celui ci est plutôt incroyable, difficile de rivaliser. MAIS Si , pour le prochain ca sera un 6000 m ! 😉
On n'est pas resté longtemps là haut car le vent et le froid nous glaçaient. C'est la première fois que notre guide Nacho a eu si froid lors d'une ascension! Fallait que ça tombe le jour où moi la plus frileuse du monde soit ici ! 😂 La descente fut plus tranquille , nous nous sommes beaucoup arrêtés pour profiter du paysage, découvrir le glacier , ses crevasses , ... J'avais hâte que le soleil nous chauffe vraiment pour entamer le cycle de décongélation 😅
Nous sommes arrivés en bas du glacier , et après avoir enlevé les crampons, les cordes, les casques et même quelques couches, nous avons continué dans la "Morena". Cette fois, de jour, nous comprenions pourquoi Nacho disait "pura piedra" (pure pierre) ! Il y avait vraiment des rochers à perte de vue. Nous avons aussi vu un joli lac tout rond. Cette partie était franchement dure et pourtant nous étions si près du refuge ! Justement, on en avait plein les pattes ! 😅 Nous avons enchaîné les pauses et avons fini par arriver au refuge à 11h30 après 5h de descente depuis le sommet. On a retrouvé l'équipe du refuge qui on accueilli Quentin avec un gâteau et une bougie. AU TOP le refuge du Pisco !
Nous avons vécu un moment très fort, l'un des plus fort du voyage et de notre vie, tant pour l'effort réalisé que pour le spectacle incroyable observé tout là haut. Nous remercions Nacho notre guide, qui était super sympa et très motivant. Nous l'attendons en France pour le Mont Blanc ! 👌😉 Nous remercions aussi Félicia et ses compères du refuge "Los Andinos" qui nous ont régalé tant par leurs bons plats que par leur énergie !
Nous ne regrettons pas d'avoir monté un sommet de la Cordillère plutôt que le volcan du Cotopaxi en Equateur car ici la vue était à couper le souffle. Pour les amoureux de la montagne , foncez dans la Cordillère Blanche, c'est fabuleux ! Profitez en car ces glaciers fondent rapidement , ils ne savent pas trop ce qu'il en restera dans quelques années. Vous pouvez toujours attendre la prochaine période glacière si vous êtes motivés ... 😉
Un résumé vidéo de nos trois jours exceptionnels: